Digital Contemplation : oeuvres exposées

Cette nouvelle édition de Digital Contemplation est loccasion, pour le spectateur, de prolonger lexpérience vécue l’an dernier, mais dans un cadre plus intimiste, dans son lien à l’œuvre comme au sein de son propre imaginaire.

L’édition 2019 se concentre sur les œuvres de cinq artistes répartis principalement dans le bâtiment dit du Moulin de l’Abbaye et joue autant des espaces et des lumières que des sons, dans une véritable interaction avec le visiteur qui devient co-auteur.

Organum par Kika Nicolela

L’installation Organum, de Kika Nicolela, accueillie dans la salle des turbines de l’Abbaye de Villers, se fonde sur la correspondance sonore et musicale entre le plein-chant, l’architecture et la ruine, animant une scène où la nature reprend ses droits et où l’eau devient vecteur de mouvement et d’émotions. Selon votre emplacement, quatre vidéos différentes peuvent être activées et se rejoindre dans un chant unique dont vous êtes les créateurs. De même, la rapidité de vos pas jouera sur le tempo des œuvres projetées, dans une communion spirituelle avec l’Abbaye.

Translation par Stéphanie Laforce

L’œuvre présentée ne déroge pas à ce questionnement profond. Cette création intimiste et à vocation personnelle – bien qu’elle puisse également être projetée sur un grand écran – est composée d’une boîte numérique sonore et visuelle, actionnée par le pédalier d’une ancienne machine à coudre. Le visiteur devient donc pleinement acteur de l’œuvre, ses mouvements influant sur l’enchaînement des images. Ce défilement, un paysage capté par l’artiste à travers les fenêtres de la ligne 140 qui traverse l’Abbaye, nous invite à méditer sur notre rôle de passager au sein de notre propre existence.

Translation par Stéphanie Laforce

Loud Silence par Raphaël Vens

Dans sa dernière création, il invite le visiteur à pénétrer dans le tombeau d’espèces disparues du fait de l’action humaine. En immersion dans l’œuvre, celui-ci entend peu à peu disparaître les bruits de la nature, remplacés par la rumeur de nos propres actions. Une installation qui nous fait prendre conscience de notre rôle néfaste sur l’environnement et de l’impact de notre consommation déraisonnée de ses ressources – puisque seul le ralentissement de nos pas, et donc de notre consommation de l’œuvre, ramènera les bruits originaux. Présenter cette création à l’Abbaye n’est pas un choix anodin, car si la bâtisse n’est plus que ruines aujourd’hui – préfiguration de la débâcle future de notre monde contemporain ? –, sa création même fut, avant toute chose, le vecteur fondamental d’une transformation de l’environnement.

FormaX par Mike Verlinden

Son œuvre FormaX nous interroge sur notre perception de la réalité, notre conception objective de l’espace étant souvent en lutte avec celle, subjective, issue de nos propres illusions spatiales.

Digital wool par Mike Verlinden

Quant à Digital wool, une surface interactive lumineuse, à la fois poétique et psychédélique, elle interagit avec le spectateur-acteur en donnant corps à ses liens tant au terrain-terroir qu’avec les autres visiteurs.

Digital Wool

Percées Surréalistes par Cédric Dermience

Quinze photos duales sont présentées aux visiteurs. Photos dans la photo, ses vues de portes d’abbayes permettent de s’interroger autant sur ces lieux hautement significatifs que sur notre rapport au réel et à la normalité. Le contraste temporel entre des vues de jour et de nuit mêlées dans la même image nous poussent, dans une démarche surréaliste, à nous questionner sur nos perceptions et leur vécu.